“Pourquoi Word ? J’ai du mal à le comprendre”

Ces derniers jours, j’ai reçu quelques courriers inquiets du fait que je parle pas mal de Microsoft Word et pas de Markdown. Parfois, sur un ton indigné ou accusateur, assez surprenant. Pour n’en citer qu’un qui résume bien toutes les questions qu’on m’a posées :

Tu avais révélé que tu utilisais Word pour ça (note de David: écrire des histoires. Enfait, c’est Word et OneNote) et j’avais eu assez de mal à le comprendre.
(…)
Alors pourquoi Microsoft Word ?(…)
(…)
Loin de moi l’idée te mettre des doutes dans la tête, (…)
Et que peut bien en dire ton ami (X ou Y) d’ailleurs ?

Le mail, de quelqu’un que j’aime bien, était plutôt sympathique et, même si trop moraliste, sincèrement curieux de comprendre mon choix. Je lui ai donc fait une réponse… relativement complète, dont voici quelques extraits, qui répondent aux questions posées :

J’ai du mal à comprendre (ton choix)

Pourtant, c’est simple : l’outil me convient. C’est une raison plus que suffisante pour le choisir.

Pourquoi Microsoft Word ?

Et OneNote. Je ne me sens pas à l’aise dans le TXT/Markdown pour ce genre de travail (la fiction), ça se limite à ça. Si OneNote est loin d’être parfait sur iOS, au moins je peux y travailler d’une façon plus adaptée à mes habitudes. Quant à Word, quoi qu’en dise la rumeur, ou la mode ou que sais-je : oui il a des défauts, certains énormes, mais depuis au moins 15 ans que je l’utilise je n’ai pas trouvé mieux… malgré ses défauts… pour certains travaux.

Note que je ne proclame nulle part que c’est le meilleur outil et que les autres sont des abrutis s’ils ne le comprennent pas. Juste que pour ce travail, c’est l’outil qui ME convient le mieux. Mon choix, etc.

Te mettre des doutes dans la tête

Aucune crainte : je me les mets moi-même, depuis toujours. C’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai découvert Markdown il y a quelques années.

(Et c’est justement parce que je n’ai pas peur de (me) remettre en question que je peux adopter de nouvelles pratiques, ou revenir à d’autres, plus anciennes.)

Les autres, ils en pensent quoi ?

Aucune idée. Mais n’oublie pas ceci : peu importe les avis des autres. Au final, c’est toi seul qui va travailler et suer sur ta machine pour faire ce que veux/dois faire. C’est à toi seul que tes outils doivent convenir. Sauf si tu as envie de travailler plus longtemps/péniblement en te forçant à utiliser quelque chose qui ne te convient pas, pour faire comme tout le monde ?

Le plus important c’est ça : c’est votre choix qui compte, pas le mien ni celui des copains. Et ce n’est pas l’outil qui compte, c’est ce que vous allez en faire.

Aucun outil n’est bon ou mauvais en soi, mais chaque outil est plus ou moins adapté à telle ou telle activité — ajoutez à cela les préférences et les habitudes de chacun et vous comprendrez alors pourquoi les avis peuvent être à ce point différents à propos d’un même outil… Et c’est normal. C’est normal aussi que les avis évoluent.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Tout le monde connaît ce dicton. Mais “forger”, ça ne veut pas dire discuter pour savoir quel serait le meilleur marteau, la meilleure enclume, la meilleure forge, le meilleur soufflet ou même le meilleur tablier et puis commencer à forger, pour s’y tenir sans rien changer jusqu’à l’âge de la retraite. Forger, c’est apprendre à forger, avec les outils qu’on a et, l’expérience venant avec la pratique, savoir mieux choisir ses outils, oser en changer ou carrément les fabriquer soi-même.

J’apprends chaque jour à écrire… si ce n’était plus le cas, je n’écrirais plus.

PS : J’utilise toujours Markdown (pour bloguer depuis le Mac, depuis TexMate; je n’ai rien trouvé de viable pour bloguer en Markdown sous Windows, donc j’utilise Live Writer), mais je fais ne pas que bloguer, dans la vie. En fait, pour la fiction, OneNote me convient tellement que j’hésite à acheter une Surface 2, rien que pour lui… C’est dire.

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