On me demande régulièrement pourquoi j’écris en Markdown. Ça me pose un problème de répondre à cette question car je trouve ça toujours trop compliqué d’expliquer en théorie un truc qui est vraiment tout con en pratique : si j’utilise Markdown c’est, justement, parce que je ne suis jamais obligé d’y penser.
Certainement la plus grande qualité de Markdown, c’est de savoir se faire oublier. J’écris, puis je publie. C’est tout.
Markdown n’est jamais une question, ni un obstacle. Jamais une source de friction entre mon idée, son écriture et sa mise en ligne. Il fait ce qu’il promet de faire : m’aider à écrire plus facilement.
Ça ne se voit pas, il n’y a pas d’affreuses balises, ni des codes incompréhensibles, ni rien du tout en fait à part un lien. Mais ce billet est rédigé en Markdown… Et même le lien, ça n’a rien de très sorcier (et c’est très bien géré par de nombreuses applications, si vous avez peur de taper deux parenthèses et deux crochets))
Si j’écrivais, disons, dans Word, Pages, TextEdit ou Libre Office, je me retrouverais avec un fichier à convertir avant de pouvoir l’envoyer sur le blog (ou en faire un ebook), sans compter que j’aurais aussi à uploader séparément les images éventuelles sur mon serveur. Je me retrouverais avec un fichier à peu près inutilisable, tant il n’est pas adapté à ce ses supports, pour écrire sur iPad ou pire encore sur iPhone. Je me retrouverais avec ses styles, ses marges, ses polices, etc. toutes ces choses qui n’ont plus aucun sens, aujourd’hui, pour une publication électronique (où les styles sont/devraient être gérés par le site Web ou l’ebook, pas par l’application dans laquelle j’écris).
Avec Markdown, j’écris dans l’éditeur de mon choix (ça pourrait même être Word), sur la machine de mon choix (même un téléphone). Puis, généralement depuis mon Mac parce que c’est là que j’ai mon outil préféré (TextMate), je publie le fichier tel quel, en Markdown. Et c’est tout. Du début à la fin, quel que soit l’outil et quelle que soit la machine utilisée, j’ai un seul fichier texte dans lequel j’écris… naturellement.
Parce que c’est la seconde qualité de Markdown, liée à la première : il est… naturel. Il faut moins de cinq minutes pour apprendre les bases (99% de ce dont, moi, j’ai besoin) pour être opérationnel. Pas de balises à la con, pas de formatage à la con. Juste du texte.
- Tout ce dont j’ai besoin à portée de clic ou de raccourci clavier (gras , italique, lien, listes, images, etc.)
- Portable (ça s’ouvre avec n’importe quel éditeur de texte, sur n’importe quel ordinateur).
- Léger (ça s’ouvre instantanément sur n’importe quelle machine, même vieille).
- Compatible avec les outils de mon choix.
- Incassable : c’est du texte brut.
- Fiable : TextMate, mon éditeur préféré, a planté une fois en plus de cinq ans, et c’est entièrement de ma faute.
- Et si j’en ai besoin, la possibilité d’écrire aussi en HTML dans Markdown. Top.
Je dois mentionner encore un petit compagnon discret, mais indispensable : TextExpander (aussi bien sur OS X que iOS), qui simplifie encore l’écriture en gérant toutes les répétitions, tout ce qui est un peu fastidieux.
Si ça vous intéresse, voici comment nait et grandit un billet :
- Je note une idée, généralement dans nvALT, ou dans Notes sur iOS. Il y a toujours plusieurs billets en préparation et nombreux sont ceux qui ne seront tout simplement pas publiés :
- Puis, je l’ouvre dans TextMate et la développe. La rédaction peut se faire en quelques minutes (comme ici) ou durer des mois, peu importe.
Les billets sont enregistrés dans la Dropbox et sont donc accessibles depuis n’importe quelle machine. - Si le billet l’exige, j’ajoute des images par glisser-déposer depuis le Mac, sur le fichier ouvert dans textmate (son module de blog se charge alors d’uploader l’image directement sur mon serveur).
- Quand le billet est terminé et corrigé (Antidote HD), je le publie d’un simple raccourci clavier, depuis TextMate. Le billet est envoyé sur le blog. Tout s’est fait sans jamais sortir de Markdown.
- C’est tout.
À côté de ça, j’utilise aussi nvALT pour déposer mes idées, des passages supprimés d’un article, mais dont je pense qu’ils pourraient servir, ou même pour écrire mes articles (encore une fois: tout repose sur des fichiers TXT, lisibles par absolument tous les éditeurs de texte existant : je ne dois donc jamais choisir entre telle ou telle application mais je peux, selon mon humeur, mes besoins ou mon envie, passer de l’une à l’autre aussi souvent que ça me chante).
nvALT, une version optimisée Markdown du génial Notational Velocity : la meilleure application de prise de notes de toute la galaxie. Ici, j’y affiche un extrait du brouillon (un vrai brouillon bordélique et tout, j’ai pas pris la pose pour faire la photo) d’un article commencé dans TextMate mais que je n’arrive pas à publier, parce qu’il est rédigé sous le coup de la colère contre une prof qui a réussi à dégoûter ma nièce de la lecture. Rien que d’y repenser, je suis de nouveau en colère.
Quand je suis sur l’iPad ou sur l’iPhone, Notes me suffit (encore que j’aime utiliser ByWord) car c’est une écriture sur le pouce, que je transfère aussi vite que possible dans nvALT ou dans TextMate.
Si je n’utilise plus depuis longtemps Simplenote sur iOS, et plus aucun éditeur à part Byword, qui est superbe sur iOS, c’est pour des questions de performances (j’ai beaucoup de notes et Simplenotes peinait comme un hamster unijambiste dans sa roue) et de au-final-c’est-pas-tellement-mieux-ni-plus-pratique-que-de-passer-par-Notes-et-pas-s’emmerder. Enfin, c’est jamais que mon avis, que j’assume 😉

Si la question vous intéresse, je vous suggère : “Pourquoi TextMate“, ou ce billet consacré à TextExpander, ou encore celui-ci. Plus toutes les archives tagées Markdown, sur le blog.
Et si vous voulez lire une autre façon de bosser en Markdown, c’est tout frais chez mon camarade Jean-Christophe.
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