La rentrée littéraire, avec des pistolets laser

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OK, ce n’est pas la rentrée littéraire qui recouvre les étalages de la plupart des libraires, c’est ma rentrée littéraire à moi — dont je termine de recevoir à l’instant les derniers volumes : 500 + 660 + 940 pages de science-fiction en english.

Si vous ne connaissez la SF que de l’extérieur, ne vous laissez pas rebuter par les couleurs criardes, le choix de typo souvent discutable et les couvertures très souvent moches : la SF est bien le genre qui confirme que l’on ne doit surtout pas juger un livre sur sa couverture — et puis ça fait partie du jeu, comme le costume de Spock ou de Chewbacca. Sans compter que certaines couvertures sont vachement belles, aussi (le plus gros, en bas de la pile par exemple).

Quant aux titres qui peuvent sembler présomptueux… Ils ne le seraient réellement que si l’ouvrage ne tenait pas sa promesse : réunir une sélection de ce qu’il y a de mieux. J’ose croire que pour leur 28 et 16ème éditions respectives The Year’s Best Science Fiction et le Year’s Best SF seront à la hauteur des précédentes. Je ne me fais pas trop de souci.

La vraie inconnue, pour moi c’est l’anthologie The Space Opera Renaissance, qui me semble un pari audacieux : faire le tour d’un genre qui est à la fois fondateur de la SF — Les États et Empires de la Lune, si on veut remonter aussi loin, c’est d’abord un voyage dans l’espace à la découverte d’un monde inconnu —, mais qui est aussi un des plus méprisés — Ils fouillaient les décombres encore fumants de leur fusée, lorsque le lieutenant Dreth se retourna et hurla “Capitaine ! Derrière vous ! Un alien cervelophage de la planète Verglumph. Tirez !” Pziouuuu ! Pziouuuuuuu ! Les deux rayons eurent raison de l’ignoble créature visqueuse. — et c’est aussi le genre qui est le plus faussement bien connu par le grand public, tant il a été pillé et martyrisé par les studios de cinéma — je n’ai pas le courage de désigner un seul film.

Ouais mais, là, tu vois j’aime pas trop lire en anglais

Sèche tes larmes et réjouis-toi. On peut trouver de bonnes traductions à se mettre sous la dent. Si je ne dois en citer qu’une :

Mcsweeney

McSweeney’s Anthologie d’histoires effroyables

Qui est une véritable perle, dispo chez Folio. Ce n’est qu’accessoirement de la SF (plutôt du fantastique et de l’horreur voir même juste du “bizarre” ou du “putain, mais il a fumé quoi ?”) et, contrairement à ce qu’annonce le titre, ce qui compte le plus n’est pas tant que ce soit effroyable, mais bien le côté brillant, original, incisif, intelligent, drôle, mordant de chacun des neufs textes (de Dan Chaon, Carol Emshwiller, Nick Horny, Chris Offutt, Michael Moorcock, Sherman Alexie, Harlan Ellison, Rick Moody et Michael Chabon, qui est aussi l’éditeur de l’anthologie) qui constituent ce recueil. En fait, c’était tellement bon qu’après l’avoir terminé, je me suis rué pour m’abonner à la revue US dont ils étaient tirés.

Dis m’en plus !

Patience, jeune Padawan.

Si ça vous dit, la prochaine fois je vous proposerais une petite sélection d’auteurs et d’anthologies made in francophonie. Mais va falloir le mériter : manifestez-vous, faites-moi savoir si ça vous intéresse 😉

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