Dire que j’ai même pas encore vu le premier… Et j’en suis même pas malheureux: c’est juste que payer plus de 300$ pour pouvoir afficher des bouquins que je dois également payer, ça ne passe pas. Je préfère devenir obsolète, être un vieux con qui achète des livres en papier dont il tourne les pages à la main. C’est plus facile. Et c’est moins cher.
C’est moins cher. Et ça dure plus longtemps.
Car il y a un autre souci (que j’ai pu apprécier étant un vieux con et, malgré tout, un lecteur de livres électroniques de très longue date): la compatibilité ou, plutôt, l’absence de compatibilité. J’ai sur mon disque dur, rangés aussi soigneusement que leur cousins papier dans leurs bibliothèques Ikea, des centaines d’ebooks achetés sur Mobipocket. J’ai payé ces livres, mais je n’ai aucun moyen de les lire sur mon terminal mobile actuel (l’iPhone) car la société Mobipocket n’a toujours pas daigné sortir une version compatible de son logiciel de lecture. Et t’imagine quoi mon coco ? Que je vais tout racheter pour le lire sur le Kindle tout beau tout neuf que vend Amazon ? Ben tiens.
Aucun bouquin imprimé ne refuse d’ouvrir sa couverture quand l’envie me prend de le feuilleter, ni de me laisser tourner ses pages sous prétexte que je ne disposerais pas des droits requis ou du logiciel adéquat — une paire d’yeux, deux mains et un cerveau à peu près fonctionnel, livrés à la naissance, sont les seuls outils dont j’ai besoin.
Alors, je le dis gentiment, tant que tout ça ne sera pas clairement mis à plat — tant qu’on ne passera pas à des formats ouverts et indépendants d’une plateforme, des formats sans DRM, qui ne demandent pas mon numéro de carte bleu ou un moulage de mon rectum pour se laisser lire, tant que je ne pourrais pas prendre des notes aussi facilement et rapidement que dans les marges d’un livre, tant que je pourrais pas y charger mon journal (dans une mise en page adaptée), tant que je ne pourrais pas (me faire) prêter des livres — les liseuses électroniques, aussi hype soient-elles, elles peuvent toutes aller se faire foutre.
Oups, je suis grossier. Je te demande pardon, m’man. Et puis il est bien le Kindle. C’est un peu comme de regarder le premier Walkman de Sony, maintenant qu’on a des iPod.
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