Pensées du jour #1

(Nouvelle rubrique ? Pour y poster de façon informelle des bouts de réflexions, des remarques. Sans me prendre la tête.)

#1 Elysium — #2 De la souris et de l’éléphant : la SF qui s’écrit, la SF qui se regarde — #3 Un couple se forme, deux couples disparaissent — #4 MagSafe 2

#1 Elysium

J’ai (enfin ?) regardé Elysium. En résumé (spoiler inside) :

  • Ils tuent Jodie Foster — c’est inacceptable.
  • Les pixels sont beaux.
  • Les méchants, même propres et bien sapés, sont méchants.
  • Les gentils, même crasseux, sont gentils — même si ils doivent le réapprendre, touchés par l’humanité d’une fillette mourante.
  • Les Américains ont toujours cette merveilleuse capacité à s’autocritiquer, même sans toujours forcément voir jusqu’à quel point.
  • Dansle film, l’humanité délègue toute autorité à la machine — plus exactement à du code informatique, qui devient de facto la source du droit et le bras, armé et robotique, de la justice.

C’est ce dernier aspect qui m’a le plus intéressé dans ce film qui n’est qu’accidentellement de la SF — ça marcherait aussi bien si ça se passait sur Terre et pas en orbite, et si au lieu de Medbox c’étaient les antibiotiques, ou la baguette magique d’un sorcier, qui étaient convoités.

C’est un sujet sur lequel je gratte depuis longtemps. Cela m’a aussi amené à me faire la réflexion suivante. Même pas honte.

#2 De la souris et de l’éléphant : la SF qui s’écrit, la SF qui se regarde

Vous connaissez l’histoire de l’éléphant et de la souris qui courent côte à côte dans la savane ? À un moment, la souris se retourne pour regarder derrière eux et, tout excitée, dit à l’éléphant : “t’as vu toute la poussière que nous soulevons ?”

Nous, c’est qui ? Quelle place reste-t-il à la littérature quand des mastodontes — par l’ampleur des effets, par le nombre de sujets (d)éfleurés, comme par la masse de leur audience — s’emparent de ces sujets, de ces idées qu’ils mettent en scène ?

Qui est la souris, ici, et qui est l’éléphant ?

Je veux dire, le film pointe le doigt vers un tas de sujets passionnants que d’autres auteurs traitent depuis longtemps — plus en profondeur, plus intelligemment, avec plus d’humour ou d’audace, ou pas.

Mais est-ce que ça a encore la moindre importance que ces sujets existent autrement et ailleurs ? Si tout le monde voit un film, l’idée qu’il partage avec des textes, bien moins connus, ne devient-elle pas “une idée qui est tirée du film” ? Une copie, quoi, dont l’auteur du texte ferait bien de se garder.

Au fond, ma remarque est conne (j’y reviendrai : elle repose sur un présupposé stupide de qui/comment est l’auteur). Rien de neuf sous les soleils de la SF, même sans parler cinéma : l’importance d’avoir tout lu, de comprendre que la SF est un genre stratifié — au sens géologique : chaque auteur reposant sur les précédents, ajoutant sa couche à un sol toujours en évolution. Tout lire, histoire de savoir où on pose les pieds, et de réaliser que telle bonne idée géniale, qu’on s’est empressé de noter au saut du lit, se révèle être aussi banale que l’est Dupont dans l’annuaire.

Cela dit, quand on remet le cinéma dans la balance on voit qu’il y a quand même une grosse différence : quelques mots d’un auteur, une poignée de feuilles de papier, quelques octets dans un ebook contre un blockbuster qui écrase tout, qui occupe tout l’espace et, hélas, monopolise peut-être une bonne part des loisirs et de l’envie de l’audience de gouter à de la SF ?

C’est dommage, pour cette audience, d’imaginer qu’elle ne connaisse la SF que comme un genre de western où on tire avec des pistolets laser tout en chevauchant des navettes pour traverser le désert mortel de l’espace. Qui fait l’indien ?

Bref.

#3 Un couple se forme, deux couples disparaissent

Un couple s’est créé, dans mon entourage. Deux couples se sont défaits, pour arriver à ça. Alors ? Bonne ou mauvaise nouvelle ? Pourquoi devrais-je m’en réjouir, pourquoi devrais-je le déplorer ? Ni miroir flatteur — bravo, c’est génial ! — ni miroir déformant — c’est trop nul. Il y a d’autres façons de/d’y réfléchir.

L’essentiel, c’est :

  • Qu’ils vivent bien le présent.
  • De se souvenir que le présent ce n’est jamais que le futur qui est en train de passer.
  • De ne pas participer à un jeu où personne ne gagne rien quand on y joue à plus de deux.

#4 Depuis hier, j’ai un nouveau Mac Book Pro 13 pouces retina. Mon MacBook Air ayant rendu l’âme. Pas de pot. Pas de regret non plus : la machine est bluffante. Sauf le nouveau connecteur MagSafe 2, qui est une véritable ignominie comparé à l’ancien modèle. À peine on bouge le Mac qu’il se déconnecte. Apple, parfois t’es nulle, mais je t’aime quand même.

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