L’enjeu, apprendre à gérer en amont cette fonction par laquelle le navigateur devient un livre et devient la vraie instance de lecture (sans besoin de fichier epub ou pdf), pour que nos sites soient compatibles au mieux avec ces nouvelles fonctions. Très important aussi, en ce sens qu’on reste sur le web via le navigateur, sans passer par une application tierce (les prix exorbitants de ces marchands d’apps dont désormais nous limitons soigneusement le nombre sur nos appareils). (…) Tout ça pour dire quoi ? Oh, rien. Juste parce que je reste depuis novembre dernier dans l’idée que la tablette 7’’ a été un saut décisif pour la lecture individuelle. J’utilise toujours mon gros iPad, mais pour la scène, pour les confs, pour réserver un train ou un hôtel depuis la maison, sans me rasseoir au bureau. Mais la lecture, pour moi, c’est iPad mini ou Kindle Fire, il y a les 2 ici.
(François Bon, à propos des lunettes de Jeff Bezos)

L’iPad Mini… jamais aucun appareil électronique ne s’est aussi rapidement et naturellement imposé dans mon usage quotidien. Je n’ai pas encore eût l’occasion de regretter mon iPad 3 Retina, depuis que je l’ai remplacé par le Mini. Malgré quelques compromis, c’est l’appareil idéal pour me suivre partout — dans le canapé, dans le fauteuil d’un bus ou d’un train, ou sur ce autre trône plus intime. Il se fait oublier, sans être une machine au rabais. Idéal, je n’en changerais que pour un Mini Retina… et encore.
Mais l’iPad Mini ou le Kindle Fire ne sont que le support de l’activité dont parle François : la lecture (il y a d’autres activités possibles sur un iPad, hein) et cette idée très intéressante qu’il esquisse, ici et ailleurs, de gommer la frontière entre site Web et livre.
En tant qu’ex-fabricant de livres et de magazines, et en tant qu’auteur, la façon de lire et d’écrire sont des sujets qui m’ont toujours intéressé. Étudier la manière dont les contraintes du support impactent ce que l’on écrit et aussi la façon dont on lit, en gros, mais aussi la manière dont le lecteur et les auteurs baignent en permanence dans différents supports, plus que jamais, et dans différentes sources d’informations concurrentes qui ne sont pas étanches et s’influencent mutuellement (pas forcément de façon très équilibrée).
D’ailleurs, quand je lançais mon dernier magazine, dédié à Apple, c’est presque explicitement comme un blog en papier que je le lançais : m’entourant de blogueurs pour leur faire faire… du papier. Depuis, si j’ai perdu ce magazine (et mon job) ce n’est pas parce qu’il ne marchait pas, bien au contraire.
Bref, en lisant les réflexions de François, je réalise que, même avec mon magazine-blog, j’en étais peut-être bien resté à cette idée qu’il y avait le Web, d’un côté, et la publication de l’autre côté. Et que si je sautais joyeusement par-dessus cette barrière pour passer d’un côté à l’autre, en disant merde à ceux et celles qui me reprochaient de ne pas être assez sérieux ou “pro” à leur goût, cette barrière existait toujours… dans ma tête.
Evidemment, perdre cette barrière — une barrière ça sert aussi à fixer les limites, c’est une façon de dire : “ici, c’est chez moi, n’entre pas qui veut” — ne se fait pas sans soulever un tas de questions et d’inquiétudes. Mais est-ce un mal ?
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