Si les systèmes de droits d’auteur et de copyright n’existaient pas, faudrait-il aujourd’hui les inventer ? Probablement pas : ils sont difficiles à maintenir, ont une tendance protectionniste et privilégient essentiellement les grandes stars. Ils suscitent des investissements massifs dans des productions qui dominent le paysage culturel, et, finalement, sont contraires à la démocratie.
Pourquoi cela ? Le droit de propriété intellectuelle nous interdit de modifier la création proposée par l’artiste — c’est-à-dire d’entamer un certain dialogue avec l’œuvre —, et nous condamne au statut de consommateur passif face à l’avalanche des expressions culturelles. Le droit d’auteur est un système archaïque.
“Un monde sans copyright… et sans monopole”, page III. Un livre disponible chez Framabook (papier ou électronique, payant ou gratuit).
Je suis un peu surpris de voir ainsi mêlés le droit d’auteur et le copyright, qui me semblent deux choses différentes.
Je suis également surpris d’entendre qualifier “d’archaïque” ce droit d’auteur et la propriété intellectuelle, sous prétexte qu’ils “condamneraient” le lecteur au statut de consommateur : en ce qui me concerne, je ne me suis jamais senti “consommateur” de René Char ou d’Astérix, ni “condamné” à les lire, et cela même si je n’avais pas le droit de les modifier — ce qui ne m’a pas empêché de colorier dans les Astérix quand j’étais enfant, est-ce que ça fait de moi le troisième auteur de ces aventures ?
Je suis encore plus surpris d’apprendre que ce droit d’auteur est “contraire à la démocratie” parce qu’il “nous interdit de modifier la création proposée par l’artiste” : depuis quand l’artiste est-il, lui, “condamné” à ne pas contrôler sa création ?
Je sens que je vais avoir du mal avec un tel point de départ, mais je sais aussi qu’être surpris est une bonne chose : ça aide à regarder autrement ce qu’on a en permanence sous les yeux. On verra si je parviens à terminer ce livre.
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