Mise à jour du 7 mars: Microsoft semble avoir lu mon article — ouais ! — puisque il a mis à jour la licence d’installation et qu’il est à nouveau possible de réinstaller Office 2013 quand on change de machine. Plus d’infos sur le blog Office.
Si j’en juge par ce que j’ai vu passer sur ma timeline Twitter et quelques échanges récents, il y a quelques confusions en regard des licences d’installation de Microsoft Office 2013 (Windows) et du nouvel Office 365 (Windows et Mac). Microsoft a d’ailleurs publié hier un article pour essayer de clarifier les choses, avec un beau tableau :
Oubliez la première colonne, on s’en cogne : c’est le passé, c’est la préhistoire de l’humanité, c’est l’avant cloud. A l’époque, on allumait un feu avec des silex et les applications étaient vendues sur DVD. Ce qui compte, c’est la dernière colonne. En gros, on distingue :
Office 2013 (Home, Pro et Student) qui remplace Office 2010, et qui est installable sur une seule machine. Point barre. La licence est liée à la machine, comme le troll libriste est lié à sa haine de Apple. Cette licence n’est pas transférable à un nouvel ordinateur, même si on vous le vole, ou s’il casse (sauf, après démarche, si l’ordinateur tombe en panne alors qu’il est sous garantie). Il n’est donc pas possible de récupérer la licence quand on change de machine. Oui, c’est crétin comme une roue carrée. Mais ça n’a rien d’étonnant, l’objectif est évidemment de pousser les clients vers…
Office 365, l’offre “cloud” de Microsoft qui, de vous à moi, est plutôt pas mal. Mais c’est quoi exactement ?
Office 365 Home Premium et University, mettent à notre disposition plusieurs choses, dont Microsoft Office 2013 (les apps à installer , quoi aussi bien Office 2013 pour Windows, que Office 2011 pour Mac). Versions que vous pouvez installer sur plusieurs machines, et dont vous pouvez facilement transférer les licences de machine en machine (comme quoi une roue peut-être ronde, même chez Microsoft).
“Plusieurs machines”, c’est combien ? Ben, ça dépend (faut pas rêver, même ronde la roue reste signée Microsoft) :
- La version University est installable sur deux machines. On en conclura que, aux yeux de Microsoft, un étudiant ferait mieux de dépenser son argent en livres plutôt qu’en gadgets électroniques, ou alors qu’un étudiant est trop fauché pour avoir plus de deux machines… Perso, je n’avais qu’une machine à écrire, jusqu’à la dernière année à la fac (et pas de copine, et des cheveux. Longs). Mais j’avais plusieurs théières, déjà.
- La version Office Office 365 Home Premium, elle, est installable sur cinq machines. Papa, maman, la fille, le fils et… le chat ? Blague à part, cinq licences, c’est pas mal du tout. Mais ça reste tellement obsolète comme approche de l’informatique. Pourquoi pas 4, ou 69 installations ? Un exemple con : il se passe quoi le jour où papa et maman et les fils et la fille on chacun besoin de deux licences ? Impossible d’acheter une licence de plus (ou alors trop cher). Ou bien s’il y a trois enfants, en plus des parents ? Ca aurait été tellement plus simple et pratique d’offrir une licence “illimitée” pour les utilisateurs d’un même foyer. Et ça ne t’aurait pas ruiné, Microsoft. Parfois, je me dis que si tu avais un chapeau haut de forme et un bec de canard, tu ressemblerais à Picsou.
Bien entendu, les licences sont valides tant que vous êtes abonnés à Office 365, vous êtes seulement locataire des applications. Aucun problème pour moi à ce niveau : je change plus souvent de version d’Office que je change de partenaire amoureux, le calcul est vite fait : avec la Home Premium, pour 99€/an je peux équiper jusqu’à cinq ordinateurs. Pourquoi payer pour une version classique qui est bien plus chère et offre bien moins de choses. Car, avec Office 365 Home Premium, on reçoit aussi :
- Un Office toujours à jour (quand Office 2016 sortira, on le recevra).
- Chaque mois, 60 minutes de téléphone international via Skype.
- 20 Go de stockage sur SkyDrive… ….que devront se partager les cinq machines, et ça c’est franchement nul. Surtout si on reprend l’exemple de notre petite famille de cinq personnes : 20 divisé par 5, ça fait 4go de stockage par utilisateur “légitime” d’une licence, super généreux Microsoft : c’est moins que les 5Go (ou bien c’est 7 ?) qu’on reçoit à la création du compte gratuit sur SkyDrive. Picsou, je disais ?
- La possibilité de facilement (dé)sactiver les licences pour les transférer à d’autres machines, via une page Web. Et ça, c’est bien foutu (infiniment mieux que ce que propose Apple, via iTunes) :
Si ça vous inquiète : l’installation de Office par Internet est rapide et pas chiante du tout. Bref, vous l’aurez compris, malgré une certaine pingrerie de la part de Microsoft, je trouve ça assez bien foutu (tellement, que je me suis abonné). Mais ça ne s’arrête pas là, car on dispose aussi de :
- Office Web App (la version rivale de Google Apps), et là pas de limite de licences ni rien : c’est gratos (pas besoin d’acheter Office 2013 ou de louer 365), avec 5go de stockage SkyDrive.
- Je n’ai pas testé : Office on demand, qui permet, en se connectant au compte Office 365, d’installer provisoirement Office 2013 (les applications classiques, donc) sur n’importe quel PC (Windows 7 ou 8, pas sur Mac) le temps d’une session de travail. Une fois qu’on se déconnecte, cet Office est supprimé de la machine hôte.
Parfait, le nouvel Office dans le cloud ?
Tu rigoles ?
Elle est où la version iPad ? On peut installer Office sur cinq machines… mais toujours pas sur l’iPad.
WTF, Microsoft ? T’as pas bientôt fini de bouder parce que t’as pas réussi à inventer ton propre iPad ? Avale la pilule et bouge-toi les fesses. Me dis pas que t’as passé presque trois ans depuis Office 2010 pour relooker l’interface de Office 2013 et améliorer son module de révisions et de collaboration (excellents, au passage). Il est où Microsoft Office pour iOS ?
Office 2013 ne révolutionne rien comparé à Office 2010 (du moins, rien à mes yeux d’utilisateur qui n’aurait pas pu être proposé comme une mise à jour de Office 2010). Imagine ce qu’aurait fait à la place la sortie d’un Microsoft Office pour iPad.
En refusant de le sortir, peu importe tes raisons, tu es juste en train de te tirer une balle dans le pied. Déjà qu’avec Windows 8 et ta Surface t’as l’air un peu chancelant…
Parce que, vois-tu Microsoft, si les “vieux” utilisateurs de mon genre peuvent encore se résigner à allumer un PC ou un Mac pour bosser sur Office (merde quoi, j’ai du Windows sur mes Mac juste pour utiliser Word et OneNote) par habitude, tes clients de demain c’est maintenant qu’ils forgent leurs habitudes. Et ils les forgent non pas sur un PC ou sur un Mac, mais sur l’outil qu’ils ont en main : l’iPad (t’as pensé à regarder les chiffres de vente ?). Et pour l’instant, leur habitude serait plutôt de se dire un truc du genre “Microsoft Office ? Ah ouais, ce truc que les parents utilisaient sur un ordinateur ? Y a une version iPad ? Non ? Bah, je m’en fiche, j’ai autre chose à faire que tester ces vieilleries.”
C’était il y a longtemps que tu pouvais te permettre de snober les produits Apple, à l’époque du PC. C’est d’autant plus con que Office 2013 est la meilleure suite bureautique du marché, et ton Office 365 est vraiment pas mal (je me fais des amis à la pelle avec ce billet), mais à quoi bon proposer le meilleur outil du monde si il n’est pas disponible là où on veut l’utiliser ?
Un dernier truc, Microsoft : (très) bien le support du PDF dans Word, mais il est où l’export ePub/Kindle ? On t’a informé que le livres (et les rapports et tout les bidules qu’on peut écrire dans Word) sont aussi électroniques ?
Un autre dernier truc, Microsoft : c’est quand tu veux pour nous offrir une version Mac qui tienne la comparaison avec la version Windows de Microsoft Office.
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