Un bon prof

L’essentiel était toujours d’attaquer le texte, de s’affronter aux idées de l’auteur. Pas de répéter une leçon.

Moi — on me pardonnera, ou pas (who cares?), de me citer mais, en bavardant sur Twitter, j’ai retrouvé ce vieux billet et, je ne sais pas, il fallait que je redise tout ce que je dois à ce professeur de français qui a, littéralement, changé ma vie. Car c’est lui qui a pris en main un ado stupide, qui pouffait d’un rire gras à l’idée de lire un roman ou une pièce (et qui ne voyait dans un stylo-plume qu’une machine à faire des tâches sur ses voisins de classe), et qui l’a transformé en… moi.

Je laisse chacun décider s’il faut le lui reprocher. Quant à moi, il est rare que je ne pense pas à lui quand j’ouvre un bouquin ou quand je commence à écrire. C’est-à-dire chaque Bon Dieu de putain de bordel de jour qui passe.

J’ai vieilli ? En tous cas je me souviens avec le même enthousiasme de mon professeur de français. Je le revois passer le seuil de la classe, son petit cartable en cuir rapé, ses cheveux déjà gris — pourtant jeune (sexy !) — et les yeux souriants. Sûr que c’était une langue vivante le français, et la littérature francophone un univers qu’on avait envie d’explorer, dans le cours de Monsieur Denis Leclerc.

C’est lui encore qui m’a fait découvrir la SF. Le con 😉