À propos de Unity

Si l’on regarde autre chose que les pixels affichés à l’écran, Unity démontre aussi l’importance d’adopter une direction claire et ferme dans le développement d’un logiciel ou d’un système d’exploitation. Toutes proportions gardées (j’insiste), Ubuntu a fait ce que fait Apple sous la direction de Steve Jobs et d’une poignée de proches collaborateurs : savoir dire oui à certains choix et, surtout, savoir dire non à tous les autres.

Cette remarque ne doit pas être perçue comme une condamnation du mode de fonctionnement plus organique d’autres distributions, ou de la communauté. Mais comme le constat que c’est une bonne chose que l’on puisse aussi travailler comme a choisi de le faire l’équipe de Ubuntu. En effet, si Unity essaye de sortir du Bureau classique (et cela même si derrière on retrouve des choses classiques), c’est aussi parce que Mark Shuttleworth a osé prendre des décisions et a choisi de ne pas essayer de plaire à tout le monde (ce qui ne s’est pas fait sans faire de vagues, et en fait encore). Que ses décisions soient bonnes ou mauvaises est une autre question à laquelle, c’est toute la beauté de GNU/Linux, chacun et chacune pourra librement répondre en installant Ubuntu (ou en l’essayant sans rien installer, depuis le LiveCD).

Reste à ne pas se focaliser uniquement sur le Bureau. La prochaine étape, du moins je le souhaite à Ubuntu car c’est une étape essentielle — Mark, I know you’re reading me, don’t be shy 😉 — améliorer les applications.

Aïe. Je m’attend à me faire lapider, rouler dans le goudron et les plumes, à être pendu pas les pieds et gavé de plomb fondu. Tant pis, c’est ce que je pense : un chouette système d’exploitation, c’est bien. Un chouette système d’exploitation avec de chouettes applications, c’est encore mieux.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il y a d’excellentes applis, mais il est largement temps de leur accorder le même soin que celui porté au système d’exploitation.

Ubuntu a pris comme modèle Apple et Mac OS X, ce n’est un secret pour personne. Il est peut-être temps de s’inspirer de ce qui est la véritable force des applications Mac : et ce ne sont pas les jolies icônes, c’est le souci maniaque du détail (fournir des applis soignées, donc aussi avec une jolie icône) et la capacité de sortir des sentiers battus : regardez du côté de Notational Velocity, pour voir comment on peut encore innover en créant un (petit) éditeur de texte, ou voyez Tinderbox pour voir comment un peut sortir de l’ornière du mindmapping et créer une vraie app qui aide à réfléchir et à analyser les données qu’on lui confie. Ce sont deux applications de portées bien différente l’une de l’autre, avec lesquelles on manipule pourtant du texte totu simple et qui sont, à ma connaissance, sans équivalent sous GNU/Linux — je connais Tomboy et Freemind. Ou, alors pour rester dans Mac OS X lui-même, on apprécierait un Spotlight sauce Ubuntu (un Tracker simplifié et intégré au Dash, en quelque sorte).

Pour cela, il faudra peut-être trouver le moyen de séduire des développeurs avec des outils plus conviviaux (? Je ne sais pas, je ne suis pas développeur), ou alors consacrer plus de ressources à la fabrication des applications et moins au look du Bureau ? Je parle bien de “fabriquer” une application, et pas de la coder : comme un artisan fabrique un meuble ou un objet à la main.

Même si ce la ne fait pas plaisir à tout le monde, je pense que Ubuntu a déjà fait un grand pas dans ce sens, en créant une rubrique “applications payantes” dans sa Logithèque (l’endroit où l’on peut choisir et télécharger toutes les applications dans Ubuntu).

Bref, assez de bavardages ou sinon je vais éclater mon forfait data 😉