Des romans, des récits et des nouvelles en français, en format électronique et sans DRM, sur publie.net
Le pari semble fou: publier sans DRM, alors que partout on nous assure que des hordes de pirates hantent le Web, à l’affût du moindre fichier à voler.
Ici, pas de cadenas, pas de code à 300000 chiffres, pas de connexion à un serveur Web anémique, pas de sonde annale pour s’assurer de votre identité. Pas de coupable a priori: une fois payé et téléchargé, le fichier est lisible sur n’importe quel ordinateur, par n’importe qui. Ouais, je peux le filer à ma maman. Au fond, justement, c’est au lecteur de jouer le jeu et de ne pas distribuer de copies aux copains — lis ce texte de Olivier Rolin, il est pas mal:
Enfant, j’aimais les relations des explorateurs. Je suivais leurs marches harassantes, je dessinais de petites croix sur les cartes pour marquer le lieu où ils avaient été mangés. J’en étais triste pour eux, un peu, mais au fond pas tant que ça (…)
(La chambre des cartes, O.Rolin, p.16)
Pourtant, un livre ça se prête (ça se revend et ça se rachète d’occasion, même) — J’ai pas oublié où est passé mon Celine, Murs !
Un livre électronique c’est encore plus facile à “prêter”: un fichier c’est facile à copier et on se fiche de ne jamais le revoir vu qu’on ne s’en est jamais réellement séparé. Alors ? Jouer le jeu. Pourquoi ne pas engager l’ami(e) à acheter le texte si il lui plaît. Ou juste lui envoyer un extrait (le copier coller fonctionne). Plus simplement encore, l’envoyer sur le site de l’éditeur où l’on peut feuilleter les premières pages de chaque bouquin. Se souvenir qu’il fut un temps, pas si lointain, où tout n’était pas “gratuit” (si on supporte l’invasion publicitaire qu’implique généralement cette prétendue gratuité) et qu’on payait pour le travail d’un auteur, et de son éditeur, comme on payait pour une boule de pain le travail du boulanger et de l’agriculteur (1).

Le site est un peu confus à mon goût. Par exemple, le nom des rubriques reflète davantage la démarche créatrice et littéraire des éditeurs, mais ne (me) donne pas une idée claire de ce que l’on va trouver en cliquant dessus. Même en lisant l’aide (un peu succincte), je n’ai toujours pas compris (un comble!) comment lire les fichiers sur mon iPhone 8)
Mais ça ne change rien au plaisir d’être tombé sur cet éditeur (et ses auteurs) qui n’est pas en guerre contre Internet et l’édition électronique, qui fait le pari de ne pas embêter faire chier ses lecteurs avec ces satanées DRM.
(1):je sais, l’image est idiote 🙂
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