Ecrire sur un Chromebook ? (un autre test, en anglais)

Dans la série “un Chromebook peut-il faire une bonne machine à écrire connectée” (j’en parle ici et ), je viens de tomber sur cet article en anglais: Word Processing on a $200 Chromebook, Coming From an Enthusiast Desktop.

Un autre point de vue sur une même démarche, avec des conclusions pas forcément très différentes des miennes… même si je compte l’utiliser encore quelques temps avant de conclure quoi que ce soit, de mon côté 😉

À noter que l’auteur, un américain, a choisi le modèle de Chromebook que j’aurais voulu acheter à la place du mien (Asus C202SA : moins de 1 kilo, écran mat de 11″ qui se rabat à 180°, coque renforcée avec, comme mon modèle, un bon écran et clavier)… s’il avait été disponible en France. Hélas, le seul modèle proposé ici ne disposait que de 2go de ram, pas assez à mes yeux. Merci, Asus, vraiment. Bref.

Quelques éditeurs de texte en ligne (plus des questions existentielles)

Quand je suis sur le Chromebook, je ne peux pas utiliser Ulysses, ni Day One. Pas même le vénérable Scrivener. Qui plus est, partant du principe que je dois jouer à fond la carte du “tout connecté”, j’ai décidé de n’utiliser que ce qui s’intègre bien avec Google Drive et de tout faire en ligne—même pas peur.

Google Docs, le choix le plus évident, n’est malheureusement pas très performant sur les gros fichiers : il rame, c’est encore plus sensible sur le Chromebook et son petit processeur. S’il n’est pas complètement inutilisable, c’est quand même vachement pénible (au point que je découpe mes textes en petits fichiers). Et puis, on ne devrait pas avoir à supporter ça quand on manipule du texte dans un traitement de texte.

Pour le moment, je continue à l’utiliser mais j’ai déjà recherché quelques alternatives. Si je n’ai pas tout essayé, voici celles qui, à mon avis, méritent votre attention. On sort du traitement de texte traditionnel, pour se tourner (surprise ?) vers les éditeurs. Donc, pas de Word (qui est disponible) ni d’autres choses de ce genre.

La plupart de ces apps étant des pages Web ou une extension Chrome ou quelque chose dans le genre, vous pouvez les utiliser sur un Mac ou un PC, du moment que vous avez installé Chrome.

  • Caret. Gratuit. Il fonctionne avec ou sans connexion à Internet et supporte Google Drive. Minimaliste, si pas austère, il est performant.
  • Calmly Writer (gratuit et payant) Lui aussi fonctionne qu’on soit ou non connecté à Internet. Son interface est plutôt sympa et s’adresse d’avantages aux auteurs qu’aux codeurs (bien que je sois un peu troublé par sa gestion des fichiers) et on peut le personnaliser.
  • Writer, de Bighugelab (il y en a d’autres du même nom). Gratuit, avec aussi une version payante. Pas mal… mais ne travaille pas directement depuis Google Drive: en export uniquement, avec la version payante.
  • DiveNotePad. Gratuit, très bien intégré à Google Drive (ou Dropbox). Très simple et performant.

Ben alors, David, tu ne proposes aucun éditeur “optimisé” pour Markdown ? Nope.

Pourtant, il y en a (surprise d’y croiser IA Writer), mais aucun ne m’a convaincu… Essentiellement parce que la plupart de ces apps “Markdown” sont des apps Android et qu’elles ne sont pas bien intégrées à Chrome OS: Android sur Chrome c’est de la beta… on attendra encore un peu. Mais, encore une fois : je n’ai pas tout testé. N’hésitez pas à partager vos trouvailles si vous en avez 😉

Ces recherches m’ont aussi amené à me poser quelques questions sur l’évolution des apps.

To service or not to service, that is the question

D’abord, ça m’a fait réaliser que c’est tout à fait possible de travailler en ligne, directement dans une page Web… Au moins pour écrire, mais aussi pour des tâches un peu plus exigeantes. Les apps classiques ont pas mal de qualités, dont celle de pouvoir répondre à des besoins très spécifiques, c’est certain. Mais il n’y a aucune raison technique pour ne pas réussir à proposer la même chose en ligne. C’est uniquement une question de désir et de maturation des technos.

Refuser par principe cette idée me semblerait aussi borné que refuser de considérer Markdown comme outil de travail “parce que c’est pas Word”, ou la publication électronique “parce que c’est pas imprimé sur du papier”.

Bref, je serais curieux de voir qui, de Ulysses, Day One ou même Scrivener, osera sauter le pas en premier ? Ou alors la surprise viendrait d’un nouveau joueur ? Qui sait, j’ai déjà noté quelques tentatives intéressantes mais encore un peu trop jeunes pour les recommander ici.

Par contre, qui dit service en ligne dit abonnement (gratuit ou payant) et on devrait d’urgence se demander quelle espérance de vie/rentabilité auront ces apps/services en ligne ? 

Non seulement au vu de l’allergie de nombreux utilisateurs à l’idée de payer pour un service logiciel. Pour un exemple récent, voyez le buzz négatif autour de l’annonce de Day One de passer de l’achat à l’abonnement (je m’y suis abonné, si vous vous posez la question).

Mais aussi parce que, y compris dans les apps mentionnées plus haut, avec un service on n’a aucune certitude sur leur avenir, ni aucun contrôle. Qu’est-ce qu’elles vont devenir ? Qui nous assure qu’elles continueront à être développées ? Une app achetée, je peux la réinstaller même si son dev met la clé sous la porte. Je peux aussi continuer à l’utiliser sans la mettre à jour si, par exemple, sa nouvelle version ne me plait pas. Tout ça est impossible avec un abonnement.

La question se ramène surtout à savoir s’il est possible pour des développeurs indépendants de proposer ces petites apps/services et d’en faire un business rentable, ou si ce n’est supportable que par les géants Google, Apple ou Microsoft… qui gagnent leur argent ailleurs ?

Parce que si tout dépend de ces multinationales, on peut dire adieu aux apps si spécifiques mais que l’on aime tant utiliser : ce n’est pas Google, Apple ou Microsoft qui vont imaginer Day One ou Ulysses… Ce genre d’apps intéresse bien trop peu de monde. Et, en tant qu’utilisateurs, quels moyens aurions-nous alors pour influer sur leur développement ?

Aurons-nous alors tous droit au mêmes apps, du genre de Word online, Google Docs ou Pages, certes utilisables gratuitement… mais à quel prix ? Un produit identique pour tout le monde, avec presque pas de moyens de le faire à notre main ? Et tant pis pour nous qui recherchons autre chose ?

Armes et armures au moyen-âge

Pour les amateurs de dictionnaires ou, plus simplement, pour celles et ceux qui chercheraient des infos sur les armes et armures anciennes, le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carlovingienne à la renaissance, de Viollet-le-Duc, est disponible en PDF sur le site Archive.org. Les volumes 5 et 6 concernent plus spécifiquement les “armes offensives et défensives”.

Double page du dictionnaire de Viollet-le-Duc.

Il est proposé dans d’autres formats mais seul le PDF est utilisable, ne perdez pas votre temps à télécharger l’epub

 

Je pensai le consulter uniquement pour trouver le nom de deux ou trois détails dont j’ai besoin dans un texte, mais sa lecture est captivante. Je vais sans doute aussi télécharger les autres volumes…

(PS: oui, je sais: Viollet, c’est avec 2 L ;))

Un Chromebook ?

Voici le bureau de mon nouveau portable. Ce nouvel ordinateur, c’est un Chromebook, un Asus C301SA et c’est un très joli nom, merci.

Un Chromebook ? Pourquoi pas un iPad ?

Parce que je cherche laptop pas une tablette, aka une machine qui tienne toute seule sur mes genoux, sur laquelle je puisse écrire, sans devoir la tenir en mains en même temps.

Pourquoi pas un Mac ?

Parce que j’ai déjà un MacBook Pro, qui fonctionne très bien. Le chromebook ne le remplace pas… J’ai bien songé à un MacBook 12 pouces, mais c’est trop cher vu l’usage que j’en aurai.

Pourquoi un Chromebook, alors ?

  • Parce que son prix. Moins de 250€ en promo (399, prix normal). Prix duquel on devrait aussi déduire un peu plus de 40 €, correspondant aux 100Go de stockage Google Drive, offerts pour deux ans avec la machine. A peine plus de 200 €, donc.
  • Parce que je connais ses limitations et je sais pourquoi je l’achète : comme une machine à écrire connectée à Internet (sauvegardes, surf, musique, Netflix, etc.). Et rien de plus.
  • Parce que, quoi qu’en pense Apple, ma préférence va toujours aux écrans mats.
  • Parce que Asus a fait le choix d’utiliser un clavier (hélas, non-rétroéclairé) qui n’essaye pas d’être le plus fin possible.

Parce que tout ça donc, plus l’envie de goûter à quelque chose que je ne connaissais pas, ma décision était prise de tenter le coup avec ce Chromebook.

Mais, David ! Toi, grand amateur de Pomme depuis la fin des années 80, me direz-vous, joignant les mains tremblantes en une prière fébrile, les yeux plein de larmes devant mon presque sacrilège, es-tu donc devenu fou ?! Tu vois pourtant bien que…

Y a plein de chose que tu ne peux pas faire sur un Chromebook !

C’est vrai. D’où l’importance de savoir ce que l’on achète et pour en faire quoi.

Par exemple, oubliez la retouche/catalogage photos, oubliez aussi le montage vidéo (en même temps, vu les specs de la machine…). Il n’y a pas non plus de logiciel de comptabilité, pas de Larousse ou de Petit Robert, ni de vrais gros jeux, ni beaucoup d’autres choses qui seront plus ou moins essentielles, selon vos attentes.

Dans mon cas, aucun souci : je l’ai dit, cette machine ne remplace pas le Mac (une fois les textes terminés, je les récupérerais sur le Mac où il passeront ensuite dans Ulysses pour être revus et retravaillés), ni le PC (pour jouer). Même chose pour la photo et la vidéo : ce n’est pas sur le Chromebook que je compte m’en occuper.

Pourquoi ne pas installer Linux sur un PC classique ?

Aucune envie de bidouiller (j’ai assez donné) et, de vous à moi, j’ai encore moins envie de replonger dans les guerres de religions qui opposent les tenants des différentes distributions GNU/Linux.

Le Chromebook, c’est presque comme un Mac, mais qui serait encore plus rapide pour ça : tu démarres la machine pour la première fois, et c’est déjà terminé. Ça marche. La première configuration du Chromebook a duré maximum 30 secondes, le temps de me connecter à mon WiFi et ensuite de me connecter à mon compte Google. C’était bon, j’étais en ligne et je retrouvais toutes mes données, mes extensions dans Chrome, etc.

(Pour les amateurs, on rappellera quand même que, derrière Chrome OS, c’est du Linux.)

Oui, mais t’es obligé d’être connecté à Internet pour utiliser ton Chromebook !

Non. Enfin si, mais non. La première connection à la machine exige un accès à Internet, le temps de s’identifier avec son compte Google.

Mais Google Docs, le traitement de texte intégré et ce que je compte utiliser le plus sur cet ordinateur, fonctionne même sans accès à Internet. Idem pour 1Password (l’indispensable gestionnaire de mots de passe, qui est disponible via le Store Android et, a priori, pleinement fonctionnel sur Chrome OS).

Cela dit, c’est vrai qu’un paquet d’apps ne fonctionnent pas sans Internet. Mais, encore une fois, ce n’est pas un souci vu mon usage de la machine, et vu le fait que je suis rarement sans Internet. Dans le pire des cas, l’iPhone est un excellent point d’accès mobile.

Et qu’est-ce que t’en penses de ce Chromebook, alors ?

Je le répète, il faut être conscient de ce qu’on achète et des sévères limites de Chrome OS, de sa totale dépendance à Google, ainsi que de l’absence de presque toutes les applications qu’on apprécie sur d’autres systèmes : Day One a bien annoncé une beta à venir sur Android, mais quand ? Et, à mon avis, il vaut mieux ne pas trop attendre une version de Ulysses sur Android.

Sachant tout ça, et sachant pourquoi je l’ai achetée, je suis séduit autant par les performances de la machine, pour mon usage, que par sa capacité à se faire oublier (un truc que seule Apple parvenait à faire, jusque là). On n’est pas loin du sans faute (donne-moi un clavier rétro-éclairé, Asus).

  • La machine ne coûte pas grand chose. Contrairement au Mac, je ne m’inquiète donc pas de l’abîmer (je suis très maladroit, et ça ne va pas en s’arrangeant), ni de le perdre ou de me le faire voler, où que j’aille. C’est un gros avantage, du point de vue de mon banquier : je peux changer de 3 à 6 fois de machines (avec ou sans promo), pour le prix d’un seul MacBook.
  • Peu importe ce qui arrive à la machine, mes données sont toujours à l’abri, chez Google.
  • Google Docs n’est pas le traitement de texte le plus complet qui soit. Mais il permet de taper du texte, et c’est tout ce que je lui demande. Il n’est sans doute pas taillé pour accueillir un roman complet : je n’ai pas testé, là non plus ce n’est pas ce que je lui demande.
  • Chrome reste mon navigateur de choix, il fonctionne parfaitement sur cette machine, sans ralentissement ni rien.
  • La gestion de la mémoire (4go) est plutôt efficace, vu la quantité d’onglets que je peux ouvrir simultanément avant que ça commence à légèrement ralentir. A noter aussi la gestion des mises à jour : non intrusives et tellement rapides. Un régal.
  • Pas de ventilo = machine silencieuse. Sans surchauffe désagréable.
  • Le clavier est confortable, même si je l’aurais préféré plus ferme. A l’usage, j’apprécie que les touches de fonctions classiques aient été remplacées par des touches adaptées à Chrome OS (on peut toujours récupérer les touches de fonction classiques).
  • Sans être “Retina”, l’écran IPS de 13 pouces (1920×1080) est agréable et lumineux, avec une densité de 168 ppi. Il reste lisible même au soleil.
  • Pas encore assez de recul pour parler de son autonomie réelle, mais on tourne dans les 8h ou plus, sans aucun souci. Et on dépasse probablement les 10h ou plus pour un usage bureautique, dès qu’on baisse la luminosité entre 60 et 70%.
  • Chrome OS lui-même n’est pas sans charme. Mais, j’insiste, il manque encore énormément de choses (surtout des applications) pour qu’un Chromebook puisse prétendre servir d’ordinateur principal à la plupart des utilisateurs, même les moins experts.

C’est à Google de faire les efforts nécessaires pour apporter ce qui manque à Chrome OS, sans perdre de vue son objectif de simplicité. Et pour encourager les développeurs à porter leurs applications Android vers Chrome OS… et si possible d’une façon plus convaincante que ce n’est le cas actuellement, via le Store Android dispo en beta.

Allez, Google ! En attendant, je continue à découvrir cette étonnante machine.

L’iPad mini

L’iPad mini n’aurait pas de successeur, dixit Macg. Ce ne serait pas complètement une surprise, vu le peu d’enthousiasme d’Apple à le mettre à jour. Mais je peux vous assurer qu’il me manquerait.

Actuellement, j’ai les deux modèles d’iPad Pro (oui, je sais) ainsi qu’un iPad mini et celui des trois qui me suit absolument partout, depuis son achat en 2013, c’est l’iPad mini :

  • Son autonomie de ouf n’a pas changé, du moins pas que je m’en sois rendu compte.
  • Son format me paraît toujours être le compromis presque idéal entre confort d’utilisation et encombrement.
  • Je peux lire ou écrire dessus aucun problème, regarder des vidéos, surfer, etc.
  • Même si je rêve que Apple fasse un peu plus d’efforts de créativité en ce qui le concerne, le clavier virtuel d’iOS se révèle assez confortable et pratique pour écrire—plus confortable qu’un clavier d’iPhone, en ce qui me concerne.
  • Trimballer toute ma bibliothèque et mes dictionnaires, partout avec moi, une sélection de musiques, de films, de jeux et de séries, dans moins de 350 grammes est un bonheur dont je ne me lasse pas—même si pour lire je préfère encore l’écran e-ink du Kindle Paperwhite, qui lui non plus ne semble pas vieillir malgré son âge, la médiocrité du Kindle en ce qui concerne l’écriture et sa complète inutilité pour toute autre activité que la lecture m’ont amené à réduire son usage à uniquement « lire au soleil ».

Bref, si je n’ai pas remplacé mon iPad mini c’est tout simplement parce que je n’ai pas encore de raisons d’en changer. Parce qu’il fait tout ce dont j’ai besoin, et parce qu’il est increvable:

  • OK, je devrais remplacer la Smart Cover.
  • OK, il y a des traces d’usure et quelques traces de chutes, mais vu la façon dont cet iPad me suis partout depuis 2013, sans que j’en prenne particulièrement soin, c’est un sacré témoignage quant à sa qualité de fabrication.
  • OK, il est un peu plus lent qu’avant. Mais je lui pardonne.
  • OK, Touch ID me manque.
  • OK, le pencil me manque. En fait, la seule raison qui me ferait acheter un nouvel iPad mini dans la seconde suivant son annonce, ce serait qu’Apple sorte un modèle compatible avec le pencil.

Mais avant de pleurer sur notre cher (pas encore) disparu, je vais sagement attendre de voir ce que Apple nous proposera en remplacement du mini. Après tout, si la rumeur se confirme, en réduisant les bords de l’écran, on pourrait facilement y installer un plus grand écran sans avoir un iPad aussi encombrant qu’un iPad pro?

Et si Apple choisissait de ne pas le remplacer par un appareil comparable ? Je ne sais pas. Tant pis pour moi, je suppose ?

Ce mini est réellement devenu mon compagnon permanent, l’appareil que j’utilise le plus malgré son âge. Je sais déjà, pour avoir essayé, que les plus grands modèles d’iPhone sont, à mon goût, trop encombrants (en tant que téléphone) et trop étroits (en tant que tablette) et que ça serait un gros effort de m’y adapter.

Je pourrais aussi voir ce que propose la concurrence ? Oui, sauf que j’apprécie les produits Apple et son choix de ne pas me transformer, moi, en produit. J’apprécie aussi beaucoup les applications dont je dispose sur iOS comme sur macOS–celles de Apple comme celles de développeurs indépendants. Or, il n’y a rien chez les concurrents qui, à mon goût, tienne la comparaison avec ces applications.