
Voici le bureau de mon nouveau portable. Ce nouvel ordinateur, c’est un Chromebook, un Asus C301SA et c’est un très joli nom, merci.
Un Chromebook ? Pourquoi pas un iPad ?
Parce que je cherche laptop pas une tablette, aka une machine qui tienne toute seule sur mes genoux, sur laquelle je puisse écrire, sans devoir la tenir en mains en même temps.
Pourquoi pas un Mac ?
Parce que j’ai déjà un MacBook Pro, qui fonctionne très bien. Le chromebook ne le remplace pas… J’ai bien songé à un MacBook 12 pouces, mais c’est trop cher vu l’usage que j’en aurai.
Pourquoi un Chromebook, alors ?
- Parce que son prix. Moins de 250€ en promo (399, prix normal).
Prix duquel on devrait aussi déduire un peu plus de 40 €, correspondant aux 100Go de stockage Google Drive, offerts pour deux ans avec la machine. A peine plus de 200 €, donc.
- Parce que je connais ses limitations et je sais pourquoi je l’achète : comme une machine à écrire connectée à Internet (sauvegardes, surf, musique, Netflix, etc.). Et rien de plus.
- Parce que, quoi qu’en pense Apple, ma préférence va toujours aux écrans mats.
- Parce que Asus a fait le choix d’utiliser un clavier (hélas, non-rétroéclairé) qui n’essaye pas d’être le plus fin possible.
Parce que tout ça donc, plus l’envie de goûter à quelque chose que je ne connaissais pas, ma décision était prise de tenter le coup avec ce Chromebook.
Mais, David ! Toi, grand amateur de Pomme depuis la fin des années 80, me direz-vous, joignant les mains tremblantes en une prière fébrile, les yeux plein de larmes devant mon presque sacrilège, es-tu donc devenu fou ?! Tu vois pourtant bien que…
Y a plein de chose que tu ne peux pas faire sur un Chromebook !
C’est vrai. D’où l’importance de savoir ce que l’on achète et pour en faire quoi.
Par exemple, oubliez la retouche/catalogage photos, oubliez aussi le montage vidéo (en même temps, vu les specs de la machine…). Il n’y a pas non plus de logiciel de comptabilité, pas de Larousse ou de Petit Robert, ni de vrais gros jeux, ni beaucoup d’autres choses qui seront plus ou moins essentielles, selon vos attentes.
Dans mon cas, aucun souci : je l’ai dit, cette machine ne remplace pas le Mac (une fois les textes terminés, je les récupérerais sur le Mac où il passeront ensuite dans Ulysses pour être revus et retravaillés), ni le PC (pour jouer). Même chose pour la photo et la vidéo : ce n’est pas sur le Chromebook que je compte m’en occuper.
Pourquoi ne pas installer Linux sur un PC classique ?
Aucune envie de bidouiller (j’ai assez donné) et, de vous à moi, j’ai encore moins envie de replonger dans les guerres de religions qui opposent les tenants des différentes distributions GNU/Linux.
Le Chromebook, c’est presque comme un Mac, mais qui serait encore plus rapide pour ça : tu démarres la machine pour la première fois, et c’est déjà terminé. Ça marche. La première configuration du Chromebook a duré maximum 30 secondes, le temps de me connecter à mon WiFi et ensuite de me connecter à mon compte Google. C’était bon, j’étais en ligne et je retrouvais toutes mes données, mes extensions dans Chrome, etc.
(Pour les amateurs, on rappellera quand même que, derrière Chrome OS, c’est du Linux.)
Oui, mais t’es obligé d’être connecté à Internet pour utiliser ton Chromebook !
Non. Enfin si, mais non.
La première connection à la machine exige un accès à Internet, le temps de s’identifier avec son compte Google.
Mais Google Docs, le traitement de texte intégré et ce que je compte utiliser le plus sur cet ordinateur, fonctionne même sans accès à Internet. Idem pour 1Password (l’indispensable gestionnaire de mots de passe, qui est disponible via le Store Android et, a priori, pleinement fonctionnel sur Chrome OS).
Cela dit, c’est vrai qu’un paquet d’apps ne fonctionnent pas sans Internet. Mais, encore une fois, ce n’est pas un souci vu mon usage de la machine, et vu le fait que je suis rarement sans Internet. Dans le pire des cas, l’iPhone est un excellent point d’accès mobile.
Et qu’est-ce que t’en penses de ce Chromebook, alors ?
Je le répète, il faut être conscient de ce qu’on achète et des sévères limites de Chrome OS, de sa totale dépendance à Google, ainsi que de l’absence de presque toutes les applications qu’on apprécie sur d’autres systèmes : Day One a bien annoncé une beta à venir sur Android, mais quand ? Et, à mon avis, il vaut mieux ne pas trop attendre une version de Ulysses sur Android.
Sachant tout ça, et sachant pourquoi je l’ai achetée, je suis séduit autant par les performances de la machine, pour mon usage, que par sa capacité à se faire oublier (un truc que seule Apple parvenait à faire, jusque là). On n’est pas loin du sans faute (donne-moi un clavier rétro-éclairé, Asus).
- La machine ne coûte pas grand chose. Contrairement au Mac, je ne m’inquiète donc pas de l’abîmer (je suis très maladroit, et ça ne va pas en s’arrangeant), ni de le perdre ou de me le faire voler, où que j’aille. C’est un gros avantage, du point de vue de mon banquier : je peux changer de 3 à 6 fois de machines (avec ou sans promo), pour le prix d’un seul MacBook.
- Peu importe ce qui arrive à la machine, mes données sont toujours à l’abri, chez Google.
- Google Docs n’est pas le traitement de texte le plus complet qui soit. Mais il permet de taper du texte, et c’est tout ce que je lui demande. Il n’est sans doute pas taillé pour accueillir un roman complet : je n’ai pas testé, là non plus ce n’est pas ce que je lui demande.
- Chrome reste mon navigateur de choix, il fonctionne parfaitement sur cette machine, sans ralentissement ni rien.
- La gestion de la mémoire (4go) est plutôt efficace, vu la quantité d’onglets que je peux ouvrir simultanément avant que ça commence à légèrement ralentir.
A noter aussi la gestion des mises à jour : non intrusives et tellement rapides. Un régal.
- Pas de ventilo = machine silencieuse. Sans surchauffe désagréable.
- Le clavier est confortable, même si je l’aurais préféré plus ferme. A l’usage, j’apprécie que les touches de fonctions classiques aient été remplacées par des touches adaptées à Chrome OS (on peut toujours récupérer les touches de fonction classiques).
- Sans être “Retina”, l’écran IPS de 13 pouces (1920×1080) est agréable et lumineux, avec une densité de 168 ppi. Il reste lisible même au soleil.
- Pas encore assez de recul pour parler de son autonomie réelle, mais on tourne dans les 8h ou plus, sans aucun souci. Et on dépasse probablement les 10h ou plus pour un usage bureautique, dès qu’on baisse la luminosité entre 60 et 70%.
- Chrome OS lui-même n’est pas sans charme.
Mais, j’insiste, il manque encore énormément de choses (surtout des applications) pour qu’un Chromebook puisse prétendre servir d’ordinateur principal à la plupart des utilisateurs, même les moins experts.
C’est à Google de faire les efforts nécessaires pour apporter ce qui manque à Chrome OS, sans perdre de vue son objectif de simplicité. Et pour encourager les développeurs à porter leurs applications Android vers Chrome OS… et si possible d’une façon plus convaincante que ce n’est le cas actuellement, via le Store Android dispo en beta.
Allez, Google ! En attendant, je continue à découvrir cette étonnante machine.