Si la montagne ne va pas au photographe…

C’est rarement la montagne — ou la rue ou la petite fleur — qui va au photographe, c’est à lui de bouger son auguste popotin pour s’en approcher. Bien avant d’être une vision ou un regard, photographier c’est donc bouger. Il ne se passe pas une journée sans que ma jambe amochée ne me rappelle avec insistance à quel point faire une photo est un acte physique.

Ce n’est pour rien, non plus, s’il y a bien un domaine où tous les photographes sont d’accord : l’importance de bien choisir ses grolles, des godasses qui soulagent les pieds et le dos. Ce qui ne les empêchera pas, juste après cet accord enthousiaste accord unanime, de se quereller indéfiniment pour décider de la meilleure paire.

N’empêche, même avec une bonne paire de chaussures, ma patte blessée est douloureuse et c’est chaque matin la même question : je sors photographier ou je reste au chaud, la jambe au repos ? Même si la question ne se pose jamais très longtemps, j’aime trop sortir et photographier, elle se pose quand même. Une hésitation aussi bien venue que de se demander si c’est bien raisonnable de monter prendre un dernier verre, quand on a déjà atterri dans le lit de sa ou de son partenaire.

Mais là où c’est un peu plus pénible d’avoir cette patte amochée, c’est qu’elle me fait chaque fois hésiter — et toujours trop longtemps — à me baisser, et donc à plier la jambe, pour cadrer certaines photos.

Je me suis promis, un jour prochain, de m’obliger à faire une sortie avec que des photos prises au ras du sol, histoire de me forcer à trouver une solution. Si je suis maso, je ne suis pas fou : je n’ai pas encore fixé de date à cette sortie 😉

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