Quand un libriste découvre OS X (et les apps qui tournent dessus)

L’erreur du libre a été d’implémenter en son coeur l’idée que le propriétaire est Mal, malsain, que l’utilisateur est obligatoirement prisonnier. Or c’est souvent faux. Les grandes majorité des applications permettent d’exporter les données utilisateur dans un format ouvert. La possibilité qu’une application travaille avec des formats ouverts et libres est de loin la meilleure car elle permet de pouvoir vivre de son développement tout en n’enfermant pas ses utilisateurs.
Le problème est là, du haut de leur montagne de morale bien pensante le libriste hacktiviste ne paye pas de logiciel, ca ne lui vient même pas à l’idée. Payer pour du libre, quelle idée, quelle horreur. A la rigueur il fera une obole de temps à temps à des associations qui prèchent la bonne parole sur des services centralisés et propriétaires comme twitter, histoire de se donner bonne conscience.
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Alors entre la soit disant la cage dorée de Apple, qui me permet d’installer toutes les applications que je veux, libre ou pas, qui peut me permettre d’en vivre, et celle de Linux, pauvre, qui laisse le seul choix d’être soit administrateur soit développeur web, le choix est vite fait. Je regrette une chose c’est de ne pas l’avoir fait il y a des années.

(Frédéric Logier : J’ai switché sur Mac et j’en suis ravi (2014), je souligne.)

Les fidèles du blog savent que je n’ai jamais hésité à utiliser GNU/Linux (comme Windows) à côté de OS X, ni même à soutenir financièrement certains mouvements Libristes — quand j’avais encore un boulot.

Ils se souviendront aussi que c’est le mépris, pour ne pas dire le côté “guerre de religion”, exprimé par une partie de ces libristes — une petite partie, mais bien trop injurieuse et bien trop audible dans le silence du reste de la communauté — à l’encontre de OS X et de ses utilisateurs, ces gogos incompétents, ces imbéciles dans leur prison dorée, ces victimes de la mode, etc, qui a fini par me lasser et par me faire abandonner GNU/Linux, et le Libre.

Je reste persuadé du bienfondé de l’idéal libriste en ce qui concerne l’outil informatique : partager sans contrainte. Mais, et c’est beaucoup plus important à mes yeux, j’emmerde les chapelles, toutes les chapelles. J’emmerde aussi les prêcheurs, tous les prêcheurs, qui se croient investis de la mission divine de convertir le reste du monde — qu’il s’agisse de t’imposer un Dieu, ou pas de Dieu, de t’imposer une sexualité ou un genre plutôt qu’un autre. Qu’il s’agisse de t’imposer le café plutôt que le thé, ou l’inverse. Qu’il s’agisse de t’imposer un système d’exploitation plutôt qu’un autre… ou qu’il s’agisse de t’imposer Markdown plutôt que DOCX, ou l’inverse 😉

La liberté (de faire, de penser, de choisir) n’attend pas, dissimulée dans un outil plutôt que dans un autre. Elle est, à la vue de tous, dans ce qu’on décide d’en faire.

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