Steve Jobs, un parent low-tech

Suite à cette interview de @crouzet sur RTL, à propos de la déconnexion d’Internet et des réseaux sociaux — la journaliste parle de détox — je me suis rappelé cet article du New York Times qui mentionnait la façon dont Steve Jobs, et quelques autres patrons d’entreprises technologies, contrôlaient la façon dont leurs enfants utilisaient les nouvelles technologies :

“So, your kids must love the iPad?” I asked Mr. Jobs, trying to change the subject. The company’s first tablet was just hitting the shelves. “They haven’t used it,” he told me. “We limit how much technology our kids use at home.”
I’m sure I responded with a gasp and dumbfounded silence. I had imagined the Jobs’s household was like a nerd’s paradise: that the walls were giant touch screens, the dining table was made from tiles of iPads and that iPods were handed out to guests like chocolates on a pillow.
Nope, Mr. Jobs told me, not even close.
(…)
I never asked Mr. Jobs what his children did instead of using the gadgets he built, so I reached out to Walter Isaacson, the author of “Steve Jobs,” who spent a lot of time at their home.
“Every evening Steve made a point of having dinner at the big long table in their kitchen, discussing books and history and a variety of things,” he said. “No one ever pulled out an iPad or computer. The kids did not seem addicted at all to devices.”
Steve Jobs Was a Low-Tech Parent

Si vous ne lisez pas l’anglais, en gros : Steve Jobs y explique que ses enfants n’ont jamais touché à un iPad et qu’ils (lui et son épouse) limitent leur usage de la technologie…Que le repas du soir était consacré à la discussion d’un tas de sujets, livres, histoire, etc. mais que jamais personne ne sortait un iPad ou un ordinateur à table. L’article enchaine sur d’autres exemples de parents qui sont aussi des patrons de boites technologiques à succès et qui choisissent de limiter, parfois drastiquement, l’usage des nouvelles technologies par leurs enfants.

Pas besoin d’être un homme d’affaires milliardaire pour apprécier les moments de convivialités que sont — ou que devraient être — les repas. Ni, d’ailleurs, que c’est une bonne idée de se réserver des plages de temps loin du téléphone, de l’iPad ou du Mac (et loin de la TV). Ou de s’intéresser à autre chose que ces technologies.

Pas besoin d’être Steve Jobs pour comprendre une telle évidence. Mais c’est une évidence qui prend une portée toute particulière quand elle sort de la bouche même du créateur même de l’iPad, de l’iPhone et du Mac.

De quoi il est question au fond, si ce n’est de (ré)apprendre le sens de la mesure ? De rendre à l’outil technologique la place qui est la sienne : celle d’un outil parmi tous les autres de notre boite à outils.

Si vous voulez mon avis, c’est surtout ça que ces parents essayent de transmettre à leurs enfants : apprendre à maîtriser l’outil (1) pour en faire quelque chose, plutôt que de se laisser dépasser et de ne l’utiliser que pour passer le temps.

C’est une chance pour leurs enfants — une chance qui n’exige pourtant pas d’être millionnaire ni, d’ailleurs, un génie pour essayer de la mettre en oeuvre.

Chiche ?

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1: ce qui peut aussi impliquer de ne pas y donner accès du tout, tant que les parents estiment que l’enfant n’est pas prêt(e) pour tel ou tel outil. Ceci impliquant que les parents soient eux-mêmes assez lucides pour décider en connaissance de cause — ce qui n’est pas toujours le cas — et qu’ils soient capables d’en parler calmement avec l’enfant — ce qui n’est pas toujours le cas. Oui, je suis doué pour me faire des ami(e)s.

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