Nous devons protéger notre civilisation

“Or il y a des comportements, qui n’ont pas leur place dans notre pays, non pas parce qu’ils sont étrangers, mais parce que nous ne les jugeons pas conformes à notre vision du monde, à celle, en particulier, de la dignité de la femme et de l’homme. Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l’égalité et la fraternité nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. En tout état de cause, nous devons protéger notre civilisation.”

Claude Guéant

Je ne vais pas m’emmerder à essayer de définir “la civilisation française” dont parle Claude Guéant — d’abord, parce que je ne suis pas aussi intelligent que M. Guéant qui sait bien des choses; ensuite, parce que je ne suis même pas français, juste un amoureux de la France où j’ai choisi de vivre — mais j’aimerais bien comprendre une chose : protéger notre civilisation, soit, mais de quelle menace exactement ?

Je veux dire : où sont les Anglais qu’il nous faut bouter hors de France — avant de nous résigner à finir sur le bucher, une fois le ménage terminé ?

S’agit-il de ces civilisations “étrangères” qui ne reconnaitraient pas encore l’égalité des hommes et des femmes (en France, le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’en janvier 1944, ma grand-mère avait 32 ans et ma mère naîtra 5 ans plus tard, et le salaire d’une femme est aujourd’hui encore inférieur de 18,1% à celui d’un homme, à poste égal) ? Ou s’agit-il de la menace que représenterait une civilisation qui promeut la prière du vendredi à la place de celle du dimanche ? Ou s’agit-il la menace que représenterait une civilisation qui ne verrait la femme que voilée de la tête aux pieds, là où nous ne la voyons que complètement dévoilée — pour na pas dire carrément à poil, les nichons et les fesses à l’air, exhibée comme un trophée sur la moindre publicité pour vendre un morceau de camembert ou une bagnole ?

Ou bien, si nous devions nous inquiéter d’un menace, quelque chose qui pourrait mettre à mal notre chère et belle France, ne vaudrait-il pas mieux protéger “notre civilisation” de cet appétit insatiable qui pousse certains, pas forcément barbus ni machistes, à brader ses idéaux, son savoir-faire et son avenir, les droits, la solidarité et la dignité de ses citoyen(ne)s, uniquement pour s’enrichir encore un peu plus, un peu plus facilement et un peu plus vite ?

Ou de cette menace que représentent des politiciens — hommes et femmes, en toute égalité dans la veulerie — qui choisissent de servir les puissants, dans l’espoir de ramasser quelques miettes, au lieu de servir le pays et ses citoyen(ne)s ? Ou encore cette menace que représentent certains valets des élus qui sont prêts à tout pour faire gagner à leur maître quelques voix auprès d’une poignée de jeunes abrutis ?

C’est juste une question, hein. Et naïve avec ça, pour ne pas changer. Vive la France, vive la république.

Jeanne
Image: La Passion de Jeanne d’Arc

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