Une astuce qui n’a rien de révolutionnaire, mais qui vient bien à point si vous décidez de vous passer de Google Reader pour lire vos flux RSS, mais que vous souhaitez quand même pouvoir y accéder depuis plusieurs Mac — des Mac, pas depuis un iPad/iPhone ni un PC — sans avoir à configurer votre propre serveur Web pour installer un outil comme (l’excellent) Fever. Il suffit d’utiliser Dropbox.
Pour faire simple : votre application de lecture RSS a probablement créé un dossier à son nom dans le dossier ~/Application support :
Clic = grand. Ici le dossier qui m’intéresse s’appelle Vienna, c’est le nom de mon lecteur RSS.
C’est dans ce dossier que sont stockés tous les paramètres de Vienna, et tous mes abonnements, etc. Il suffit donc de déplacer ce dossier dans ma Dropbox. Puis, sur chaque Mac, de mentir un peu pour faire croire au Finder que le dossier n’a pas bougé de place, en créant un lien symbolique (“symlink”, en langage geek). Ainsi, sur tous mes Mac, Vienna utilisera le même dossier, et donc les mêmes abonnements, placé dans la Dropbox.
Cette opération (en deux étapes, donc : déplacer, puis mentir) sera à faire sur le premier Mac, puis sur chaque autre Mac depuis lequel vous souhaitez accéder à vos flux, mais un peu différemment.
Sur le premier Mac
D’abord, déplacer le dossier en question dans la Dropbox. Ici, c’est le dossier de Vienna, mon lecteur de flux, que j’ai déplacé dans ma Dropbox, dans un dossier judicieusement nommé “symlinks” :
Il suffit de le faire glisser depuis le dossier Bibliothèque -> Application Support vers son nouvel emplacement dans le dossier Dropbox. Si vous êtes sous Lion et que vous ne voyez pas le dossier Bibliothèque, c’est normal : dans une fenêtre du Finder, tout en appuyant sur la touche ⌥, Allez dans le menu Aller -> Bibliothèque. Puis ouvrez le dossier Application Support.
Une fois que c’est copié dans la Dropbox, comme je l’ai dit il faut mentir au Finder pour lui faire croire que votre dossier n’a pas changé de place. Ça passe par le Terminal :
Ne fuyez pas !
Oui, c’est moche. Non, ce n’est pas compliqué.
En gros, je lui donne l’ordre de créer un lien symbolique (ln -s) en lui disant à partir de quoi le créer (mon dossier Vienna, situé dans la Dropbox) et où le créer, dans mon dossier Application support (les noms des dossiers sont en anglais dans le Terminal : Library = Bibliothèque) :
ln -s ~/Dropbox/symlinks/Vienna/ /Users/david/Library/Application\ Support/Vienna
Pas besoin de taper tout ça : après avoir tapé les premières lettres du nom d’un dossier, utilisez ⇥ pour compléter automatiquement son nom. Bien entendu, vous remplacerez david
par votre nom d’utilisateur et, si nécessaire, adapterez le chemin d’accès vers votre Dropbox. Le ~ s’obtient en appuyant sur les touches ⌥+n.
Sur les autres Mac
Vous ne devez pas déplacer le dossier Vienna du dossier Application Support, vous devez le supprimer. Ensuite, créez le même lien symbolique que précédemment.
C’est tout. Démarrez votre lecteur et vous devriez accéder aux mêmes flux sur toutes vos machines.
Conclusion et suggestions
Idéalement, le lecteur de flux ne devra pas être démarré sur deux Mac en même temps, pour éviter les conflits de syncro (ne vous étonnez pas si parfois certains articles apparaissent comme non lus sur une autre machine). Il faudra donc penser à le fermer chaque fois vous que vous voudrez changer de machine, et le rouvrir sur la nouvelle, pour qu’il prenne en compte les changements. En plus de ça, vous êtes tributaire de Dropbox pour la syncro. Ce n’est donc pas aussi pratique que Google Reader, mais ça a l’avantage de fonctionner correctement et de tenir Big BrotherGoogle un peu à l’écart.
Vous l’aurez donc compris : cette solution est un bricolage. L’idéal, si vous voulez abandonner Google Reader, c’est d’utiliser un truc comme Fever ou un de ceux qui ont été mentionnés dans les commentaires de ce billet.
Et si vous regrettez que tous les lecteurs de flux RSS qui offrent un service de syncro reposent exclusivement sur Google Reader, rien ne vous interdit d’envoyer un petit mot aux développeurs pour gentiment leur signaler le problème que cela vous pose, et pour les encourager à dépoussiérer les solutions que certains proposaient — NetNewsWire, si tu me lis… — avant de tout abdiquer à Google.
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