Viens dans ma caverne

Combien d’immeubles ne sont guère que des grottes un peu prétentieuses ? Des trous dans lesquels nous entasser autour du foyer poste de TV ?

Celui-là n’a même pas l’excuse d’être ancien — ils le bâtissent sous mes yeux depuis quelques mois — et plus il avance, plus on a l’impression qu’il est conçu pour empêcher la lumière d’entrer dans les pièces qui s’assombrissent jusqu’au noir.

On me dira, un petit coup de peinture blanche sur les murs et ça va péter ! N’empêche, une architecture soucieuse de la lumière, ça semble encore l’exception.

Les murs envahissent la façade pour repousser la lumière, mais là où on aimerait qu’ils soient (entre les appartements, pour les isoler efficacement de chacun de ses voisins), je suis près à parier qu’il feront cruellement défaut.

Une autre chose qui m’étonne (j’avoue, je n’y connais rien en bâtiments 8)): le choix des fenêtres. Le mètre carré est hors de prix, les appartements sont donc minuscules. Pourtant, l’immense majorité des fenêtres s’ouvrent encore à double battants vers l’intérieur, gaspillant un espace précieux à double titre: parce que rare et parce que placé près de l’endroit le plus lumineux de l’appartement, les fenêtres!

Je peux comprendre (et encore ? La sécurité ? De quoi ? Une loi, un règlement urbain ? Quoi ?) qu’on n’ouvre pas vers l’extérieur, mais pourquoi ne pas utiliser des fenêtres coulissantes ?

Trop de murs où il n’en faut pas (et pas assez là où il en faudrait), des fenêtres spatiophages (si si, ça existe), des immeubles aux volumes “gratuits” où l’on semble souvent confondre “art” ou “urbanisme” avec “décoratif”… Il faudrait peut-être exiger des architectes qu’ils vivent dans ce qu’ils dessinent?