Presqu’un film, presque regardé

cet après-midi, j’ai loué un DVD(*). Ce soir, on a regardé la première scène de ce film français à gros budget (un double meurtre, mollement et maladroitement copiépompé re-sucé d’un mauvais thriller de série Z made in USA). On a encore tenu les 15 minutes suivantes. Bah !

Si au moins on sentait que ce gros ratage était du à une tentative d’explorer quelque chose, à la volonté de sortir d’un carcan (celui qui étouffe ce type de cinéma français? Alors il est urgent que quelqu’un se décide à l’en libérer… ou à serrer un peu plus, pour vite l’achever: arrêtez d’essayer de faire du cinéma américain! Ou alors commencez par la base : apprendre à raconter une histoire… avoir une histoire à raconter?).

Mais non, c’est juste mauvais : mal fait, vide, sans inspiration, une succession d’images pas originales (mais qui feraient de jolis spots publicitaires pour du dentifrice, ou du PQ). Un film qui hésite sur tout, partout. Massacre à la tronçonneuse, sans la tronçonneuse, couplé au code davinci, en encore plus chiant, et affublé de la morale de La mélodie du bonheur. Avec, dans le rôle principal, la petite Candy (celle du pays de candy on s’amuse on pleure on rit, il y a des méchants et des gentils …) qui auraît la trentaine, vêtue d’un jeans rapiécé et les cheveux courts.

Un film prétentieux qui confond manque de soin et créativité, dont le réalisateur semble avoir froidement assassiné ses acteurs, son actrice principale pour la faire tenir dans le minable costume qu’il lui a taillé — je ne peux pas croire qu’un acteur soit naturellement aussi mauvais.

Non, je n’ai pas oublié de vous donner le titre du film: parce que je n’ai pas eu le courage de le subir jusqu’à la fin, je vous laisse courir le risque de le découvrir à votre tour.

Parce que je n’ai pas eu le courage de le regarder en entier, je me suis rabattu sur LA confidentials, un film qui n’a rien à voir mais qui est truly made in USA. Ca fait du bien, vraiment, un film qui ne se prend pas les pieds dans un esthétisme non maîtrisé, qui ne confond pas un “effet de caméra” avec un “rebondissement”. Un film qui n’a pas peur de raconter une histoire, et qui sait que c’est difficile de bien raconter une histoire. Des acteurs qui essayent de donner vie à leur personnage.

 

(*) : oui, j’ai une vie trépidante. Il m’arrive aussi d’acheter un pain à la boulangerie, voir des croissants!

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