Ce matin, le vent un peu frais sur le visage quel bonheur. Sur le corps, à travers le t-shirt. Après les chaleurs de ces derniers jours ça fait du bien.
Ca fait même tellement du bien qu’on prend conscience du vent, justement. Ce matin, il n’est pas que le risque de prendre une poussière dans l’oeil. C’est presque quelqu’un qu’on est heureux de croiser, avec qui l’on aimerait bavarder encore un peu, d’ailleurs. Ses histoires sont tout rythme, force et douceur.
Tout en nuances devant nous, contre nous, il pratique ses gammes. Long souffle ou souffle court, rapide ou lent, montant ou descendant, chuchottement ou plus fort. Serions-nous son instrument ?
En rue, ce matin, je me suis demandé si se tenir dans le vent n’était pas qui se rapprochait le plus de l’audition pour une personne sourde. Tout le corps vibrant comme un tympan ? Alors on percevrait cette musique, le bruit aussi. Une autre échelle des sons, peut-être.
Ce matin, en rue, le vent semblait jouer un morceau d’une symphonie de Beethoven (*), juste pour moi ? Je doute l’avoir jamais aussi bien entendue ressentie.
(*) : précisément, le 2ème mouvement de la 7ème !