Très chouette publicité qui vante les mérite du Apple I :

Since our philosophy is to provide software for our machines free or at minimal cost, you won’t be continually paying for access to this growing sofwtare library.
Apple Computer Company, October 1976
Apple a toujours été un fabricant de machines, de hardware. Fournir (d’excellents) logiciels a un prix raisonnable (voire gratuitement — il est où GarageBand pour Windows ou pour GNU/Linux ?) étant un moyen de mieux vendre ce matériel.
Cela n’a pas changé avec l’arrivée de iPhone et de l’iPad et de iOS. Bien au contraire, le prix des applications est encore plus bas… même celles qui ne sont pas développées par Apple.

D’autres passages de cette publicité — la photo d’illustration elle-même, qui étale les composants de la machine au regard de tout le monde — sont bien plus révélateurs d’un profond changement de cap chez Apple.
Non seulement la pub met en avant la disponibilité de logiciels abordables et les composants de la machine, mais aussi son ouverture et sa connectique permettant de facilement lui ajouter des périphériques et des fonctionnalités.
Un produit Apple facile à ouvrir et à bidouiller ? Diantre. Voilà qui fait frémir le MacBook Air sur lequel j’écris ça, et dans lequel je ne peux absolument rien changer, ou difficilement (il faudra commencer par investir dans un tournevis spécial).
L’Apple I comme le II étaient les bébés de Steve Wozniak, passionné de bidouille et toujours disposé à partager ce qu’il inventait (il distribuait les schémas du Apple I, gratuitement). Tout à l’opposé de la vision de l’ordinateur comme un produit fini (pensé d’un bout à l’autre, et fermé) envisagé par Steve Jobs, un produit livré clé en main à des clients qui ne veulent pas forcément s’embêter avec les questions techniques.
Le plus sidérant, quand on y pense, c’est qu’il aura fallu ces deux visions apparemment contradictoires, l’impossible association de deux Steve (une association déséquilibrée), pour créer Apple qui est juste la société qui a tout changé, avec l’Apple, avec le Mac, avec l’iPod (et iTunes), avec l’iPhone et avec l’iPad… Prochaine étape, iCloud — un autre logicielservice destiné à faire vendre du matériel.
Apple, la pierre philosophale des alchimistes de la Silicon Valley ?

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