Pas besoin d’être un programmeur fou, même pas besoin d’être un programmeur normal, si ça existe, pour utiliser Emacs : on peut l’utiliser pour écrire. J’en reparlerai un de ces quatre, mais sachez que même s’il n’a pas encore remplacé TexMate, il est possible que j’aie trouvé cet éditeur multiplateforme que je vous disais chercher.
En attendant, voici une astuce toute bête mais bien pratique pour avoir exactement1 la même configuration d’Emacs sur tous vos ordinateurs (Mac ou Linux, et sans doute aussi Windows).
C’est une astuce qui fera se marrer les pros comme une meute d’otaries un soir de pleine Lune — depuis des temps immémoriaux, les otaries rient en regardant la Lune pleine, se souvenant comment il y a fort fort longtemps de ça (c’est pour ça que j’ai parlé de “temps immémoriaux”), l’ancêtre de toutes les otaries, Otar, d’un coup de museau, avait envoyé cette grosse balle si haut dans le ciel qu’elle n’est jamais redescendue — mais on s’en fiche : nous sommes entre-nous, entre vrais débutants, et il n’y a aucune honte à s’extasier devant le cadre plutôt que sur la toile qu’il encadre 😉
Le truc à savoir, c’est que Emacs stocke toute sa configuration dans votre dossier d’utilisateur, dans un fichier nommé .emacs (le point indique un fichier invisible). Dans un Terminal, tapez ls -a pour l’afficher :

L’idée, c’est de placer ce fichier dans la Dropbox. La question c’est : comment ? Ben oui, rêvez pas, il ne suffit pas de le déplacer, ce serait trop facile (j’ai essayé). Voilà ce qui fonctionne chez moi :
Primo, parce qu’on aime avoir un Dropbox bien ordonné, on crée un dossier dans le Dropbox, juste pour Emacs. Oui môssieur, rien que pour Emacs. Étant doté d’une imagination vaste comme le Grand Canyon, j’ai nommé ce dossier emacs.
Deuxio, dans ce dossier, on crée un sous-dossier qui contiendra tous les fichiers de “modes” (la légendaire coquetterie de Emacs) et éventuellement un autre dossier pour les modèles de documents, comme ça ils seront aussi partagés entre toutes vos machines. Ensuite, toujours dans ce dossier, on va créer un fichier de configuration, qui prendra la place du ~/.emacs. Je l’ai nommé init.el (j’ai piqué l’idée dans une des nombreuses docs dispo en ligne). Ça ressemble à ça :
Tertio. Après s’être servi une tasse de thé, on admire son travail avant de passer à la dernière étape : dire à Emacs où se trouve le fichier de configuration (et tous les fichiers bidule-machin-chose) dont il a besoin pour faire ce qu’on lui demande. Pour cela, on crée (ou on modifie) le fichier ~/.emacs, en ajoutant ces lignes :
(add-to-list 'load-path "/chemin/vers/Dropbox/chemin/vers/emacs.d")
(load-file "/chemin/vers/Dropbox/chemin/vers/init.el")
Dans mon cas, c’est ça :
(add-to-list 'load-path "/home/david/Dropbox/perso/emacs/emacs.d")
(load-file "/home/david/Dropbox/perso/emacs/init.el")
On créera/modifiera le même fichier ~/.emacs sur les autres ordinateurs concernés. C’est tout (bien entendu, on installera aussi Dropbox sur chaque ordinateur). À chaque démarrage, le petit ange lira le fichier de configuration dans le Dropbox.

Dites-moi si ça vous intéresse de discuter de la configuration de Emacs. Je ne prétendrai sûrement pas avoir quoi que ce soit à apprendre à qui que ce soit, mais j’ai rassemblé quelques trucs sympas.
1: Elle n’est pas à 100% identique, les versions pour Linux et Mac OSX ne sont pas parfaitement similaires mais, à mon niveau d’utilisation/apprentissage, c’est parfaitement fonctionnel.


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