Cabinet de poésie

Aux chiottes, en compagnie du catalogue de la Pléiade — que l’on apprécie ou non ce type de livre, l’objet “prestigieux” relié pleine peau, imprimé sur papier bible et doré à l’or fin, il faut admettre que la richesse du catalogue laisse rêveur.

Commençant à le feuilleter, je passai de Kant à Kafka, de Swift à Bernanos, de Racine à Rabelais, Montaigne, Céline, Carroll, Peguy, Spinoza,… Cette suite désordonnée de noms ouvrait la porte aux souvenirs de précieuses lectures, au plaisir anticipé de lectures à venir. Tournant les pages, je faisais se rencontrer Hölderlin et Char ! Parlaient-ils de Homère ou de Joyce ou, s’étant reconnus, se réjouissaient-ils de se croiser enfin ? — le temps s’était comme suspendu durant ce voyage assis, j’en avais oublié ce pourquoi j’étais venu.

Je ne le ferai plus, promis.

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